"Supercharger", quatrième album de Machine Head, aurait également très bien pu s’appeler "Les ravages du temps", car le groupe s’enlise un peu plus dans la médiocrité à chaque nouvel album. Il faut bien voir que Machine Head était un groupe très prometteur après la sortie de son premier opus "Burn my eyes", avec de véritables hymnes que de nombreux fans de thrash et power metal s’écoutaient en boucle, comme le très célèbre "Davidian". Mais lorsqu’on regarde l’insipidité de leur musique aujourd’hui, on ne peut que regretter ces temps, pas si lointains, de leurs premiers succès. Déjà entamée sur leur album précédent, Machine Head poursuit son aventure dans une espèce de néo metal fade, sans couleur et sans profondeur. Les rythmiques se veulent lourdes et massives, pourtant aucune force ne s'en dégage. Les riffs de guitares sont très peu recherchés, les enchaînements mal mis en place, et que dire de ces breaks, très (trop !!) nombreux, saoulant au possible, où Rob Flynn adopte un phrasé de rappeur à la voix écorchée, à moins qu’il ne nous gratifie d’un chant en voix claire, loin d’être capable de nous envoûter. C’est mou et ennuyant au possible, car vide de tout intérêt, et on n’y croit à aucun moment. Bref, Machine Head nous confirme ce qu’il nous avait laissé entrevoir sur "The burning red", à savoir que le groupe semble vouloir se fondre dans la masse tendance néo metalleuse, peut-être pour plaire au plus de monde possible, mais sûrement pas aux fans de metal.